Les 3 et 4 décembre derniers s'est tenue à Hambourg une „conférence d'actions“ pour planifier des actions de protestation contre le G20 en juillet prochain. A cette occasion s'est constitué un groupe de travail sur le thème de l'exil et de la migration qui a commencé à réfléchir sur: comment saisir cette opportunité pour protester ensemble et massivement contre le (néo)colonialisme, le régime des frontières, les expulsions, le racisme et le nationalisme.
Nous aimerions vous inviter à participer à la prochaine conférence pour continuer à planifier les actions contre le G20 et pour partager avec nous vos expériences et suggestions en matière d'organisation solidaire et d'actions politiques. On souhaite que les protestations contre le G20 soient organisées par différents groupes et que nous arrivions à mettre en évidence une diversité de perspectives et de revendications. Il est tout particulièrement prévu de mettre en place une plate-forme pour les luttes des migrants et des réfugiés et de faciliter la constitution d'un large réseau entre les différents groupes.
A ce sommet du G20, en juillet à Hambourg, les chefs d'Etat de 20 pays vont se rencontrer pour discuter d'une „coopération“ aussi bien économique que militaire au niveau mondial. Un thème essentiel sera la migration et l'exil et particulièrement la question du dit „pacte pour l'Afrique“ souhaité par la chancelière Angela Merkel et censé renforcer, entre autres, les investissements en Afrique. Les besoins et revendications des personnes concernées par les décisions du G20 y sont rarements pris en compte. Il s'agit, en fait, essentiellement de contrôler davantage les mouvements des réfugiés et d'empêcher la migration non souhaitée vers les pays européens, en faisant pression sur les gouvernements des pays d'origine et de transit. Ce qui veut dire: restreindre plus radicalement le droit des personnes des pays du sud global de circuler librement.
L'exil et la migration sont des conséquences de l'inégalité globale, du changement climatique et des luttes de plus en plus acharnées pour les ressources et le pouvoir. Le système d'exploitation capitaliste de certaines régions de la planète et la destruction des moyens de subsistance sont causes d'exil et engendrent de grands mouvements de migration. Dans le même temps, les pays dans lesquels des gens cherchent refuge, se cloisonnent de plus en plus. Les frontières sont de plus en plus militarisées et des accords sont passés avec des dictateurs et des régimes ultra-autoritaires, comme par exemple avec le Soudan et la Turquie. Ceci pour empêcher des gens de faire valoir leur droit de libre circulation et de faciliter les expulsions dans les soit-disant pays sûrs et dans les pays d'origine. Actuellement, L'Union Européenne discute de nouveaux accords de Dublin IV qui faciliteront les refoulements dans le premier pays d'arrivée, aux frontières de l'Europe et permettront de restreindre davantage la liberté de circulation, même celle des réfugiés déjà reconnus. Les conditions de vie des réfugiés et des migrants en Allemagne sont marquées par une législation d'exception raciste, par un hébergement en camps et par un racisme au quotidien. La Residenzpflicht (assignation à résidence dans le district), l'obligation d'habiter à un endroit décidé par l'administration et les sanctions empêchent les réfugié-e-s d'être indépendant-e-s. En tant que personnes ayant des droits restreints et dépourvues de certains papiers, elles sont contraintes d'accepter des conditions de travail abuvises. Dans le même temps, il existe des luttes de migrant-e-s anti-racistes et anti-coloniales et aussi des utopies antagonistes à la logique de la marchandisation capitaliste qui ici sont trop peu mises en évidence.